Éditeur
– Flammarion
Parution
– 2004
Pages
– 234
ISBN
- 2081619326
Résumé :
"Sans
faire attention, je heurtai quelqu'un de plein fouet. Une fille.
C'était Miss-je-ne-sais-plus-comment... J'ai dû passer pour le
crétin de service. Son regard me parcourut de la tête aux pieds et
retour, puis elle se détourna et s'éloigna. Bienvenue au lycée de
Green Harbour !"
Slade déteste dès la première seconde Mallory Garner, excellente élève, brillante pianiste, parfaite sous tout rapport. Trop parfaite ?
Slade déteste dès la première seconde Mallory Garner, excellente élève, brillante pianiste, parfaite sous tout rapport. Trop parfaite ?
Mon
avis :
« Je
fus surpris de la détermination que je sentais germer en moi tandis
que je l'embrassais et que je la serrais dans mes bras. Comme si un
ennemi se tenait embusqué tout proche de nous. Elle le combattait et
j'étais, moi aussi, prêt à le combattre.
Cet ennemi, c'était elle-même. Et nous allions le vaincre. Nous - elle et moi. Ensemble. »
Cet ennemi, c'était elle-même. Et nous allions le vaincre. Nous - elle et moi. Ensemble. »
J'ai
terminé cette lecture il y a moins d'une semaine et j'en suis encore
toute retournée, ce qui ce qui prouve à quel point ce livre est
excellent.
Nous
suivons Slade Tyson, un lycéen qui vient d'emménager en
Nouvelle-Zélande. Slade est un personnage extrêmement intéressant,
je l'ai beaucoup aimé. J'ai adoré découvrir ses poèmes, ses
petites piques, ses remarques... Il rencontre Mallory Garner, qu'il
déteste immédiatement, sans raison apparente excepté un regard
hautain lors de leur première rencontre. Mallory, parlons-en...
l'élève parfaite, la fille parfaite, la pianiste parfaite... elle
est tout bonnement parfaite. Mais il reste campé sur sa position et
ne peut pas la supporter, en devant arrogant et agressif.
Pourtant,
il se retrouve obligé de travailler avec elle pour le journal du
lycée et tout change lorsqu'il découvre la vraie Mallory. Il en
tombe évidemment amoureux. Leur relation est adorable, mais on sent
qu'il y a une zone d'ombre dès le début et Slade va la deviner
assez rapidement : Mallory se fait du mal, elle s'auto-mutile.
Et là, je ne peux que féliciter l'auteur. C'est la première fois
que je lis un livre sur l'automutilation aussi réaliste. Chaque
réaction, chaque explication, est d'un réalisme incroyable. Des
scènes m'ont particulièrement choquées, tant ça me paraissait
réel. David Hill a parfaitement cerné ce problème pour briser le
tabou et maîtrise son sujet.
Mallory
subit énormément de pression de la part de ses parents afin
d'entrer dans une école de médecine tout en étant une pianiste
hors-pair. Chaque fois qu'elle échoue, elle se fait du mal, que ce
soit pour se punir ou enfin avoir un peu de contrôle sur sa vie. En
apprenant ça, Slade va lui apporter un soutien incroyable. Il m'a
beaucoup impressionné, il devient bien plus mature et fait tout pour
l'aider à aller mieux.
Mais
ce que j'ai surtout trouvé remarquable, ça a été la fin. Parfaite
pour clore le livre, selon moi. Elle n'est pas fermée, ce n'est ni
« tout est bien qui finit bien » ni tragique pour autant.
Comme je l'ai déjà dit plus haut, elle fait preuve d'un réalisme
fou. Ce n'est ni tout noir ni tout blanc. Et néanmoins, on achève
notre lecture sur une touche d'espoir, qui réchauffe quelque peu.
De
nombreuses scènes m'ont tant marquées que j'avais besoin de poser
le livre pour reprendre mon souffle et réaliser ce qu'il s'était
passé. David Hill a réussi son pari en présentant un livre de
qualité, réaliste et cernant admirablement ce sujet tabou qu'est
l'automutilation.
« -
Ton poing se cogne contre l'estrade de l'amphi. Tes bras se cognent
contre des objets tranchants. Ton poignet, sur un « truc »
qui lui fait un bleu. Il y a toujours une partie de ton corps qui
« se cogne » quand tu estimes que tu as raté quelque
chose – un récital de piano, par exemple, ou un entretien
universitaire... Tu te punis. Tu te fais mal. Et lorsque tu t'es fait
mal, tu as l'impression fugitive de te sentir mieux. »